CHINAHOY

26-October-2010

Shufa

LOUISE CADIEUX

POUR un Occidental, peu de choses sont plus typiques de la Chine et des Chinois (et aussi plus exotiques) que les nombreux caractères des affiches et enseignes qui frappent son regard dès qu’il arrive en Chine. Cependant, pour un Chinois, savoir lire et écrire quelques milliers de ces caractères ne constitue que l’un des éléments de base lui permettant d’appréhender ce qui fait la spécificité de sa culture.

En effet, c’est en dépassant cette base, c’est-à-dire par la calligraphie ( shufa : shu « livre, ouvrage » et fa « loi, normes »), la représentation artistique des caractères, qu’un Chinois peut s’enorgueillir d’en maîtriser l’un des aspects les plus raffinés. Voilà pourquoi, dans toute boutique offrant des souvenirs typiquement chinois, il est fréquent de voir les calligraphies occuper une place de choix, près des peintures traditionnelles.

Le calligraphe Chan Him de l’université de Hong Kong exprime à merveille l’essence de cet art : « La calligraphie n’est pas une disposition symétrique et conventionnelle de formes écrites. Elle correspond plutôt aux mouvements coordonnés d’une danse habilement chorégraphiée; les mouvements incluent une impulsion, une aisance passagère et une interaction de forces actives qui se combinent pour former un tout harmonieux. » En somme, l’habileté à faire de la calligraphie dépend de l’imagination du calligraphe et de sa maîtrise à composer de belles structures, sans avoir à les retoucher. On peut donc facilement imaginer ce que cet exercice peut exiger de talent et d’années de pratique! Et pour un Occidental, faire l’apprentissage de la calligraphie, c’est en quelque sorte devenir un véritable initié de la Chine.

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